Illa J – Universe [2015]…après un premier album très réussi (« Yancey Boys » en 2008) où les prods étaient assurées, à titre posthume, par J-Dilla son regretté frangin, Illa J propose un deuxième album éponyme tout aussi inspiré… le duo venu de Montréal, les Potatohead People (Nick Wisdom & AstroLogical), produit entièrement ce disque relax où l’influence du plus connu de la famille Yancey reste encore très présente…ainsi les accords de piano rythmiques de « Cannonball » ou la basse pneumatique de « All Good pt 2 », « Never Left » et « Perfect Game » n’auraient sûrement pas été boudés par Dilla, notamment dans ses premières prods pour Slum Village…mais une autre influence semble se faire jour dans le travail d’Illa J, celle du toujours excellent Moka Only (Canadien extrêmement prolifique et compagnon de route des Swollen Members)…celui-ci, en featuring sur 4 des 11 titres de l’album, apporte son goût pour les beats aiguisés mais tout en finesse (« Who Got It »), les ambiances évanescentes (« She Burnt My Art ») et les sonorités étranges (« All I Need »)…pourtant, contrairement à son premier opus, Illa J élargit ici son horizon musical en s’éloignant quelque peu du rap le plus pur…en effet, il pose parfois son flow sans heurts sur des beats au feeling très électro 80’s (« Strippers », « French Kiss ») avec des arrangements vintage parfaitement agencés pour ensuite aller lorgner vers le funk le plus dansant (cet entraînant « Universe » aux sonorités très jacksoniennes) voire même du côté de la house music chère à sa patrie de Detroit qu’il amène vers une vibe lounge qui lui sied parfaitement (« Sunflower »)…en résumé Illa J livre un album tout à fait recommandable dans lequel il alterne avec une aisance déconcertante et sans démonstration excessive, scansion rap et ligne de chant soyeuses pour mieux entraîner l’auditeur dans un chaleureux tourbillon d’émotions et de sons hautement addictifs et délicats…une des grosses claques de cette fin d’année!