Archives par mot-clé : West Coast

Problem – Rosecrans [2017]

Problem – Rosecrans [2017]…s’il est une chose qu’on peut affirmer à propos de ce talentueux jeune MC venu de Compton, quartier de Los Angeles bien connu des amateurs de g-funk, c’est qu’il sait s’entourer! Entièrement produit par le vétéran DJ Quik, « Rosecrans » (version augmentée d’un précédent EP concocté par la même équipe) invite le old timer MC Eiht mais aussi The Game (qui pose sur ce morceau éponyme à la suavité rafraîchissante) ou Wiz Khalifa. Ce funk vintage particulièrement prisé par Quik avec ses basses rondes et ses claviers envoûtants sait aussi faire place à des instrus plus modernes et grandiloquentes pour un ensemble où pointe une certaine mélancolie mais qui montre surtout l’étendue du talent de DJ Quik, toujours au top de la production californienne et capable de s’adapter sans faillir aux MC’s de la nouvelle génération…

YG – Creepin [2015]


YG – Creepin [2015]…originaire de Compton, Los Angeles, capitale du G-funk, YG rend hommage à ce son qui a bercé sa jeunesse. Accompagné de Blanco et DB Tha General au micro et de l’excellent beatmaker espagnol Cookin’ Soul à la production, il fait revivre l’ambiance laidback de l’époque à base de rythmiques funk et de claviers vintages dans une mixtape (« California Livin ») qui sent bon la nostalgie et les soirées enfiévrées passées à siroter du Gin & Juice. Deux ans après sa sortie, ce projet se révèle toujours aussi efficace pour combattre les rigueurs de l’hiver et nous rappelle que la saison des barbecues ne tardera pas revenir, ENJOY!

https://cookinsoul.bandcamp.com/album/california-livin-ft-yg-2015

G-Funk Rap Mix 1


Mix G-Funk 1 : grandes envolées de synthés suraigus, basses rondes et chœurs langoureux, lyrics évoquant aussi bien les rigueurs de la vie du ghetto que les substances illicites et le sexe débridé…cette sélection de 10 titres à l’ambiance poisseuse contient tout ce qui fait la saveur du G-Funk californien des 90’s et accompagnera idéalement vos soirées estivales les plus torrides ou transformera la moindre excursion en virée dans les rues étouffantes de Los Angeles, comme si vous y étiez!

  1. Thug Life – Str8 Ballin (prod. Easy Mo Bee) [1994]
  2. Ice Cube – It was a good day (prod. DJ Pooh) [1992]
  3. Dr. Dre – Bitch niggaz (ft. Snoop/Hittman & Six Two) (prod. Dr Dre/Mel-Man) [1999]
  4. Conscious Daughters – We roll deep (prod. Paris) [1993]
  5. Boo Yaa Tribe – Doomsday (prod. Will Roc/Boo Yaa Tribe) [1994]
  6. Luniz – Playa hata (ft. Teddy) (prod. E-A-Ski) [1995]
  7. Eazy-E – Real muthaphukkin G’s (ft. BG Knocc Out & Dresta) (prod. Rhythm D) [1993]
  8. Above The Law – Black Superman (prod. Cold 187Um) [1994]
  9. Kurupt – The life (ft. El Drex) (prod. D-Moet) [1998]
  10. Tha Dogg Pound – Some bomb ass pussy (ft. Snoop) (prod. Daz) [1995]

 

 

Duckwrth – Bernal Heights [2016]


Duckwrth – Bernal Heights [2016]…ce morceau, uniquement disponible sur le soundcloud de ce jeune MC californien, est découpé en 3 mouvements comme pour mieux démontrer toute la versatilité de Duckwrth et raconter les pérégrinations d’un jeune noir dans les beaux quartiers de Los Angeles…il utilise tout d’abord un beat rappelant les titres les plus relax de The Pharcyde, puis un sample bien connu (en l’occurrence « Dove » par Cymande, déjà présent sur le classique « The Score » des Fugees par exemple) pour un boom bap hypnotique et tendu, et termine par une production plus moderne et éthérée.

Les différentes facettes du rappeur sont donc toutes représentées ici, lui qui est capable d’adopter un flow chantonné, sur le très bon album « I’m Uugly » (2016), pouvant faire penser à la nonchalance enjôleuse de Prince (s’il était né avec la génération hip hop) :

ou bien encore d’utiliser des beats proches de l’euro-dance, pour un résultat sautillant et plein de fraîcheur :

mais aussi de poser sur des productions plus « mécaniques » dans un surprenant album commun avec les rockeurs de The Kickdrums, sorti en 2015 :

L’aisance assez folle avec laquelle il passe d’un style à l’autre prouve que Duckwrth est avant tout un excellent MC. De plus, sa progression d’un rap assez convenu sur ses premières mixtapes à des sons de plus en plus pointus, ainsi qu’une certaine profondeur dans les thèmes choisis (abordant des sujets légers et intimes aussi bien que des considérations sociales bien affirmées) laissent penser que Duckwrth n’a pas fini de nous abreuver en musique de qualité, et c’est tant mieux!

DUCKWRTH.com

Ab Soul – Huey Knew [2016]


Ab Soul – Huey Knew [2016]…après 3 albums au contenu très inégal, le MC californien semble décidé à suivre le même chemin d’une musique plus personnelle et affirmée que son collègue de label, Schoolboy Q, dont les deux derniers projets sont des réussites. Finies les productions insipides et un éparpillement stylistique déroutant pour l’auditeur, Ab Soul nous livre avec « Do What Thou Wilt » un disque cohérent plein de compositions poisseuses et envoutantes . Ainsi, à l’image d’un Earl Sweatshirt, le MC a choisi de prendre ses fans à contre-pied en radicalisant son art. Tout à fait conscient de la qualité de sa formule, il étale avec une assurance folle la versatilité de son flow sur des beats ambitieux (parfois à la limite du pompeux dans la 2e partie de l’album) et hypnotiques, rappelant un peu les lugubres productions du gangster MC Ren ou de la Three Six Mafia…une excellente surprise!

Ryu – The One [2016]


Ryu – The One [2016]…issu du groupe californien Styles Of Beyond, auteur d’un retour réussi en 2012 (le très bon album « Reseda Beach, déjà chroniqué ici) après avoir secoué la côte ouest avec leur classique « 2000 Fold » en 1998, et partie prenante du super groupe Demigodz (avec Apathy, Celph Titled et Esoteric notamment), Ryu propose aujourd’hui un disque entièrement produit par le old timer Divine Styler, légende de l’underground, révéré par ses pairs mais inconnu du grand public…une fois de plus Ryu réalise une œuvre assez équilibrée et cohérente où une certaine légèreté dans les samples utilisés côtoie des beats plus appuyés (comme dans ce « One » construit sur un sample hypnotique de Björk) accompagnant le flow toujours irréprochable du MC, rendant l’ensemble agréable aux oreilles de tous les b-boys, des plus intransigeants aux plus dilettantes…une vraie bonne surprise!

http://demigodzstore.bigcartel.com/

…dédicace à N. pour la relecture…

Del & Tame One – Flashback [2009]

Del & Tame One – Flashback [2009]…au premier abord la combinaison entre Del, issu de la créative scène d’Oakland, Californie, et Tame One, ardent défenseur d’un hip hop rigoureux et adepte assidu de graffiti dans les ruelles crasseuses de son New Jersey natal, pouvait sembler improbable…en y regardant de plus près, ils partagent pourtant des parcours similaires (« Parallel Uni-verses » affirme le titre du disque) puisque leurs débuts (respectivement avec le collectif Hieroglyphics et le groupe Artifacts) sont marqués par leurs illustres cousins, Ice Cube pour l’un et Redman pour l’autre…cette parenté leur a certes ouvert quelques portes au début des 90’s mais devint rapidement encombrante, car trop souvent soulignée par les médias, pour des artistes qui chercheront ensuite à s’en détacher quitte à s’enfermer parfois dans des expérimentations peu convaincantes…cette relative intransigeance, et malgré des sorties plutôt inégales, leur garantit toutefois une cote importante auprès de cette frange de la communauté hip hop attentive aux démarches sincères…après des années à se croiser dans les différents événements hip hop à travers le monde (à l’image de cette vidéo tournée dans un festival à Brooklyn), les deux MC’s décident de travailler sur un album commun et en confient la conception sonore au beatmaker Parallel Thought…celui-ci leur concocte des instrus à la mesure des ces deux amateurs de rimes à la fois surréalistes et lucides en empilant violons soul (« Keep It Up », « We Taking Over »), guitares hypnotiques (« The Franchise », « Specifics »), sonorités proches du trip hop anglais (« Gaining Ground ») ou arrangements à base de samples funk jazz plus traditionnels (« Teddy », « Special ») et de basses rondes (« Before This » ou ce « Flashback » à la rythmique old school)…dans un album concis à l’ambiance désenchantée (face à un hip hop perverti par la recherche constante du succès) rappelant les productions Def Jux, symbolisée par l’excellent « Life Sucks » et son clavier lancinant, les beats proposent une certaine emphase agencée avec suffisamment de finesse pour ne pas paraître pompeuse…ce travail de production particulièrement réussi permet à l’alchimie entre les deux MC’s d’opérer de façon magistrale et fait de ce « Parallel Uni-Verses » un album qui pourrait aisément être rangé dans la catégorie des classiques de la musique rap…

http://parallelthought1.bandcamp.com/album/parallel-uni-verses

Black Knights – Hood Liberator [2015]


Black Knights – Hood Liberator [2015]…quel est le point commun entre les Red Hot Chili Peppers,  émérites représentants d’un rock-funk aux arrangements ciselés, et le Wu-Tang Clan, meute de furieux ayant dynamité la communauté hip hop au début des 90’s ? Aucun à première vue, si ce n’est l’adoption progressive d’un son plus « pop » au cours des années.. C’était compter sans l’éclectisme de John Frusciante (ancien guitariste des RHCP et principal compositeur des meilleurs albums du groupe) et son goût de l’expérimentation. Vvéritable rat de studio au cerveau mis en ébullition par des années de consommation de psychotropes en tous genres, il se lance dans la production hip hop en remettant en selle ce groupe californien affilié au Wu-Tang (entendu pour la première fois sur la compilation « Wu-Tang Killa Bees » en 98). Le résultat de cette collaboration improbable est assez surprenant, après un premier album où le guitariste cherche encore sa patte de beatmaker, englué dans une production très lisse, le trio renouvelle l’expérience en 2015 avec ce deuxième opus (« The Almighty »). Frusciante se révèle, en tant qu’infatigable dénicheur de sons, être à la pop psychédélique ce que Madlib est au jazz (toute proportion gardée pour un beatmaker aussi peu expérimenté) et réussit à combiner habilement une certaine naïveté pop désabusée à cette noirceur urbaine purement hip hop (incarnée par les flows incisifs des deux MC’s, Rugged Monk & Crisis) en empilant des détails sonores très lo-fi dans une production fournie mais jamais démonstrative, construite autour de changements de rythmes déroutants et d’une certaine emphase. La présence du RZA en personne sur le disque semble d’ailleurs valider la démarche. Entre producteurs aux idées aussi larges que farfelues, le dialogue ne pouvait qu’être constructif…

Vince Staples – Señorita [2015]


Vince Staples – Señorita [2015]…après plusieurs mixtapes remarquées et de nombreuses collaborations avec Mac Miller ou les membres du crew Odd Future, le californien Vince Staples propose un premier album où les influences de ces « mentors » se font clairement sentir. Ainsi, il allie le côté débridé du premier à cette économie de moyens chère aux deuxièmes. Mais sa maitrise d’un flow à la fois lymphatique et sautillant sur des rythmes rigoureux, produits en grande partie par le vétéran No ID, rend l’ensemble très abordable, bien qu’exigeant, entre modernité musicale et repères rapologiques solides…

http://www.vincestaples.com/