Archives par mot-clé : Boom Bap

Full Circle – Raw Feelin [2014]


Full Circle – Raw Feelin [2014]…extrait du seul projet sorti à ce jour par les frangins Still Waters & Bes Kept, fiers représentants de la scène hip hop de Toronto, ce titre présente la recette utilisée par Bes Kept (unique compositeur du disque) sur chacun des titres de l’album « Infinite Edges » : des MC’s efficaces posant sur des beats secs habillés de samples délicats, de basses profondes et de scratches épars rappelant le travail d’un Large Professor ou celui de J-Dilla pour A Tribe Called Quest…avec ce rap sans prétention mais concocté avec la science des meilleurs artisans du son, cet album rentrera peut-être dans quelques années dans la catégorie des classiques tardifs du hip hop…

https://full360music.bandcamp.com/

Audessey – My Mic & Me [2013]


Audessey – My Mic & Me [2013]…au sein du groupe Mass Influence, ce MC au flow tout en swing a déjà prouvé qu’à Atlanta on savait aussi produire du boom bap de qualité…dans l’album « Beats Per Minute » il s’associe au beatmaker parisien A Cat Called Fritz pour nous offrir une dizaine de titres très classiques à dominante jazzy rappelant les productions de Large Professor…les nostalgiques d’un certain raffinement hip hop devraient apprécier…

Audessey & A Cat Called Fritz – « Beats Per Minute »

Ryu – The One [2016]


Ryu – The One [2016]…issu du groupe californien Styles Of Beyond, auteur d’un retour réussi en 2012 (le très bon album « Reseda Beach, déjà chroniqué ici) après avoir secoué la côte ouest avec leur classique « 2000 Fold » en 1998, et partie prenante du super groupe Demigodz (avec Apathy, Celph Titled et Esoteric notamment), Ryu propose aujourd’hui un disque entièrement produit par le old timer Divine Styler, légende de l’underground, révéré par ses pairs mais inconnu du grand public…une fois de plus Ryu réalise une œuvre assez équilibrée et cohérente où une certaine légèreté dans les samples utilisés côtoie des beats plus appuyés (comme dans ce « One » construit sur un sample hypnotique de Björk) accompagnant le flow toujours irréprochable du MC, rendant l’ensemble agréable aux oreilles de tous les b-boys, des plus intransigeants aux plus dilettantes…une vraie bonne surprise!

http://demigodzstore.bigcartel.com/

…dédicace à N. pour la relecture…

Junior Rap Videos


Junior Rap Videos…grâce au succès commercial du genre à la fin des 80’s, la production rap explose outre-Atlantique dans la première moitié de la décennie. Afin d’avoir une exposition plus importante au milieu de cette jungle rapologique, ou le meilleur côtoie parfois le médiocre, les labels et maisons de disques tentent par tous les moyens de se distinguer en proposant des sorties qui toucheront un public le plus vaste possible. Ainsi, et en partie pour rendre le rap moins sulfureux et accessible à toute une jeunesse contrainte par la censure (le fameux sticker « Parental Advisory » interdisant la vente aux mineurs des disques qui le portaient), une vague d’adolescents rappeurs déferle sur le monde du hip hop, avec plus ou moins de talent et de réussite.
Pour mieux appréhender ce phénomène, il nous faut distinguer plusieurs caractéristiques de ces groupes et ne pas confondre véritable démarche artistique et simple coup marketing orchestré par des producteurs aux dents longues…
Dans la playlist proposée ici, il ne faut donc pas confondre des groupes comme Da Youngsta’s, bien implantés dans la culture hip hop (Lawrence « LG » Goodman, producteur reconnu de la scène de Philadelphie est le père de deux membres du trio), auteurs de leurs propres lyrics et de certains beats (aidés en cela par la crème des producteurs, The Beatnuts, Marley Marl ou Pete Rock en tête, sur leur excellent deuxième album « The Aftermath ») et le duo Kris Kross qui mise plutôt sur des productions « pop » et un marketing très étudié (les fringues XXL portées à l’envers dans leurs clips feront des ravages dans les cours d’école de l’époque) et qui remportera un succès planétaire grâce au talent aussi bien musical que commercial de Jermaine Dupri.
De même, impossible de mettre dans le même sac, un groupe comme Quo, duo multi-racial au look très étudié qui, malgré la présence d’Erick Sermon, Redman, DJ Battlecat ou Teddy Riley à la prod, n’ont proposé qu’un seul album où la volonté de truster les premières places des charts avec des morceaux passe-partout était évidente, et Illegal, duo de jeunes MC’s dont les flows tranchants mettaient à l’amende pas mal de leurs aînés (cf. le featuring de Lil’ Malik avec Warren G sur le premier album de celui-ci où le californien se fait sans conteste voler la vedette) sur des productions hardcores distillées notamment par le DITC.
D’autres peuvent également être classés dans cette catégorie des MC’s en herbe à l’assurance microphonique déconcertante. Certains crews phares de la scène hip hop des 90’s ne s’y sont d’ailleurs pas trompé puisqu’ils ont intégré certains de ces rookies à leur écurie. Ainsi Shyheim, Chi Ali ou encore The Whooliganz (duo dans lequel le génial beatmaker Alchemist s’essaye alors pour la première fois à la scansion rappée) seront parrainés par des beatmakers de talent et seront associés à leur posse, respectivement le Wu-Tang Clan, les Native Tongues et les Soul Assassins, conjuguant alors coup marketing  et réussite musicale.
Répondant au célèbre adage « la valeur n’attend pas le nombre des années », l’émergence de tous ces groupes montre la vitalité de cette scène rap des 90’s qui n’hésite pas à lancer dans le grand bain (avec une volonté commerciale plus ou moins assumée) des MC’s au potentiel énorme malgré leur inexpérience. Pourtant, on constate que ces « parachutages » n’ont pas eu de réelle pérennité puisque la plupart de ces artistes n’ont que rarement réussi une carrière florissante, broyés par une industrie de l’entertainment qui les considérait souvent comme des produits. Seuls les Da Youngsta’s proposeront plusieurs albums de qualité alors que le gâchis des carrières de Illegal ou Chi Ali (qui disparaîtront de la circulation assez rapidement malgré une maîtrise rapologique assez folle pour leur jeune âge) et la descente aux enfers d’un Shyheim qui perdit la fraîcheur de son premier album aussi vite qu’il vieillissait, désolent encore les b-boys les plus assidus…et pendant ce temps-là, en France, le public avait la joie de subir les jérémiades d’un Jordy…le décalage qualitatif entre musique pop US et « variété » européenne ne semble pas avoir tellement bougé depuis…

Jazzy Hip Hop Mix 1

Jazzy Hip Hop mix : Comme son nom l’indique ce mix de 10 titres, principalement composés dans les années 90, fait la part belle aux arrangements jazzy…ainsi, les artistes choisis, tous issus de la côte est des USA, adoptent un ton langoureux à base de claviers délicats, contrebasses profondes et cuivres entêtants qui raviront les amateurs exigeants de mélodies finement ouvragées…

  1. Scientifik – Lawtown (prod. Edo. G) [1994]
  2. J. Rawls – Superhero (ft. Mass Influence) (prod. J. Rawls) [2001]
  3. Royal Flush – Makin’ moves (ft. Mic Geronimo) (prod. Buckwild) [1997]
  4. Sadat X – Sauce For Birdheads (prod. DJ Ogee) [1996]
  5. Black Thought – Respiration (ft. Talib Kweli & Mos Def) (prod. Pete Rock) [2001]
  6. Redman – Tonight’s da night (prod. Erick Sermon) [1992]
  7. Jeru The Damaja – Tha Frustrated Nigga (prod. DJ Premier) [1996]
  8. Edo. G & Da Bulldogs –  I’m laughin (prod. Rythm Nigga Joe) [1993]
  9. DITC – Day one (prod. Diamond D) [2000]
  10. King Geedorah – Next levels (ft. Lil’ Sci/ID 4 Winds & Stahhr) (prod. MF Doom) [2000]

 

 

Halfcut – Gone [2014]


Halfcut – Gone [2014]…troisième album (« From Dungeons to Rooftops ») en forme de compilations d’anciens titres et de freestyles pour ce MC canadien originaire de Calgary…dans un ensemble aux bases hip hop assez classiques ce rappeur au flow sans fioritures nous propose des sons rappelant d’une part les productions soyeuses de Pete Rock mais aussi celles de ses voisins de Seattle, faites de refrain chantonnés, comme dans ce titre à la douce mélancolie…

https://halfcut.bandcamp.com/album/from-dungeons-to-rooftops

Ruste Juxx – Universal Sean [2016]


Ruste Juxx – Universal Sean [2016]…deuxième projet collaboratif entre le MC de Brooklyn et l’excellent beatmaker français Kyo Itachi, l’album « Meteorite » propose une douzaine de morceaux où l’influence du rap des 90’s se fait fortement sentir…après un premier essai un brin monolithique (« Hardbodie Hip Hop » sorti en 2012), ce disque semble compiler toutes les tendances de cette époque pour en proposer une interprétation contemporaine…ainsi les titres oscillent entre des productions austères à la DJ Premier (« Water on Mars » avec sa mélodie rappelant les samples de Bob James utilisés par Primo ou ce « Cosmic Dust » et son carillon entêtant) et des compostions plus fouillées proches d’un certain rap indé du milieu des 90’s (« Constellation », « Astronaut »)…pour compléter cet ensemble aux rythmiques qui claquent, Kyo Itachi offre au flow acéré de son compère des prods plus classiques et mélancoliques comme dans ce titre hommage au regretté Sean Price, une des figures emblématiques du Brooklyn Hip Hop…encore un coup de maître pour Kyo Itachi et son label Shinigamie Records!

https://shinigamierecords.bandcamp.com/album/meteorite

Purpose & Confidence – Unstoppable [2012]


Purpose & Confidence – Unstoppable [2012]…producteur attitré de son groupe Tragic Allies (déjà évoqué ici), Purpose laisse les manettes de l’album « Purpose of Confidence » au beatmaker Confidence pour se concentrer sur son rôle de rappeur…dans un style boom bap des plus classiques, rappelant les derniers albums de Gangstarr, mêlant beats énergiques, samples bien sentis de cuivres et de violons, l’harmonie entre MC et compositeur fonctionne ici à merveille…ce disque, partagé entre mélancolie et dynamisme et conçu pour faire bouger les têtes des b-boys les plus exigeants, ravira les amateurs de titres sans prétention et finement ouvragés…

Lil’ Fame & Termanology – Hustler’s Ringtone [2012]


Lil’ Fame & Termanology – Hustler’s Ringtone (ft. Bun B) [2012]…Lil’ Fame, éminent représentant de Brooklyn, NYC, s’échappe, le temps d’un album, de son groupe MOP et élargit son horizon musical…il se retrouve ainsi à partager le micro avec Termanology, MC au flow plus posé que son habituel compère Billy Danze (que l’on retrouve quand même sur un morceau) et ici avec le gangster texan Bun B (du groupe UGK)…en grande partie produit par ses soins (sous le pseudonyme de Fizzy Womack), l’album « Fizzyology » prend une teinte plus fine et moins braillarde que ses précédents opus en duo, probablement influencé par la présence aux manettes de Statik Selektah, Alchemist ou le partenaire de longue date, DJ Premier…autant de beau monde prouve que l’on a affaire à un old timer toujours à la pointe comme le démontre ce beat heurté aux intonations soul, marque de fabrique d’un certain classicisme hip hop remis au goût du jour…

L’Or du Commun – Le Chill [2015]


L’Or du Commun – Le Chill [2015]…après un EP (« l’Origine ») encore un peu « juvénile » et bourré de samples déjà bien connus dans l’underground hip hop, ce quatuor bruxellois (Premier d’Classe, Loxley, Swing & Féléflingue) propose un premier album (« l’Odyssée ») où la vibe vintage des 90’s est bien mieux maîtrisée (ici sur un sample relax et funky de Bob James)…dans un boom bap à la fois jazzy et dynamique, les 4 MC’s remettent au goût du jour ces flows sautillants et polymorphes influencés par les premières sorties de La Cliqua ou de Sleo par exemple…avec des textes oscillant entre ego-trip, considérations sociales légères, récits du quotidien et rimes loufoques, le groupe montre que la Belgique n’est pas en reste lorsqu’il s’agit de reprendre les codes de l’âge d’or du rap francophone des 90’s…(merci @k7pacoje pour la découverte)