Educated Consumers – Steal [2007]…ce duo réunissant un MC (Seez Mics) et un DJ/Beatmaker (t.E.C.K.!), formation à la source de la culture rap, produit habilement ses instrus en y ajoutant des arrangements live…en y associant une recherche pointilleuse du sample adéquat, ces adeptes d’un discours conscient ravivent un boom bap pour nostalgiques des 90’s…
Wyze Mindz – Tha Chozen [2007]
Wyze Mindz – Tha Chozen (ft. Eternel) [2007]…le beatmaker canadien Jnyce s’associe ici aux deux MC’s américains Apakalypse & Unkn?wn pour un résultat qui décape…deux albums officiels « Universal Invasion » (2007) & « World Meltdown » (2010) ainsi que de nombreuses collaborations à leur actif (avec Bloodline et le producteur Amos The Ancient Prophet notamment)…
http://www.myspace.com/wyzemindz
Del The Funky Homosapien – I Wish My Brother George Was Here [1991]
TRACKLIST : (prod. Del/Ice Cube & Boogiemen)
1- What Is A Booty
2- Mistadobalina
3- The Wacky World Of Rapid Transit
4- Pissin’ On Your Steps
5- Dark Skin Girls
6- Money For Sex
7- Ahonetwo, Ahonetwo
8- Prelude (skit)
9- Dr Bombay
10- Sunny Meadowz
11- Sleepin’ On My Couch
12- Hoodz Come In Dozens
13- Same Ol’ Thing
14- Ya Lil’ Crumbsnatchers
Avant d’être le porte-drapeau d’un certain rap indé en signant en 2000 sur le label Def Jux, avant d’être la caution hip hop du collectif Gorillaz, avant d’être adulé du microcosme expérimental avec Deltron 3030 (collaboration avec Dan The Automator et Kid Koala), avant même d’être le fer de lance du crew Hieroglyphics à la réputation bien établie chez les connaisseurs, Del Tha Funkee Homosapien (selon la graphie originelle) est le petit cousin d’Oakland du pape du Gangsta Rap, Ice Cube. A ce titre, Del est introduit dans le milieu via le crew Da Lench Mob pour lequel il commence à écrire des textes avant que son premier album ne soit en partie produit par son illustre aînée, le reste des instrus étant assuré par Del et sa bande. Continuer la lecture de Del The Funky Homosapien – I Wish My Brother George Was Here [1991]
Drunken Arseholes – Kill The Police [2006]
Drunken Arseholes – Kill The Police [2006]…ce groupe canadien, constitué de Cee!!! au micro (avec un flow de « paysan », dixit les critiques) et de DJ Moves aux platines, fait dans le rap plus efficace qu’original…il le prouve avec ce morceau aussi outrancier que jouissif où ils s’en prennent aux forces de l’ordre …
Access Immortal – Struggler’s Paradise [2005]
Access Immortal – Struggler’s Paradise (ft. Insight) [2005]…du rap assez classique tout droit sorti de Brooklyn…un MC au flow solide rappelant 50 Cent ou Nas sur des prods bien travaillées (réalisées en majorité par Vanderslice mais ici c’est le bostonien multi-cartes Insight qui s’y colle), voilà une formule qui met à l’honneur un rap moins intellectuel que d’autres sans pour autant paraître passéiste ou trop basique…
Jungle Brothers – Done By The Forces Of Nature [1989]
TRACKLIST : (prod. Jungle Brothers)
1- Beyond This World
2- Feelin’ Alright
3- Sunshine
4- What U Waitin’ 4 ?
5- U Make Me Sweat
6- Acknowledge Your Own History
7- Belly Dancin’ Dina
8- Good Newz Comin’ (instru)
9- Done By Forces Of Nature
10- Beeds On A String
11- Tribe Vibes
12- J Beez Comin’ Through
13- Black Woman
14- In Dayz 2 Come
15- Doin’ Our Own Dang (ft. De la Soul/A Tribe Called Quest/Monie Love)
16- Kool Accordin’ 2 A Jungle Brother
Pour toute une partie du public rap ne se reconnaissant pas, à la fin des 80’s, dans le hardcore de Eric B & Rakim et de Boogie Down Production ou bien dans le personnage de lover de LL Cool J, la profession de foi des Jungle Brothers (« It all began in Africa ») marque une nouvelle étape dans l’histoire du hip hop.
En effet, même si ces trois natifs de Harlem ne sont pas les fondateurs du crew Native Tongues, véritable bouffée d’air frais pour la scène musicale urbaine de cette époque, ils sont les premiers à réaliser un album et peuvent donc en être considérés comme les doyens. Continuer la lecture de Jungle Brothers – Done By The Forces Of Nature [1989]
Candy’s 22 – Alone [2005]
Candy’s 22 – Alone [2005]…Existereo (des Shape Shifters) & Barfly (du crew Oldominion) se sont unis pour promouvoir le rap gravitant autour de Seattle dans l’album « Livin’ La Vida Boo Hoo »…la recette est simple ici : des MC’s aux flows lanscinants et un refrain mélancolique à l’efficacité « pop » pour un résultat qui sent bon l’introspection trip hop…
http://www.myspace.com/candys22
Public Enemy – It Takes A Nation Of Millions…[1988]
TRACKLIST : (prod. The Bomb Squad)
1- Countdown To Armageddon (skit)
2- Bring The Noise
3- Don’t Believe The Hype
4- Cold Lampin’ With Flavor
5- Terminator X To The Edge Of Panic (prod. Terminator X)
6- Mind Terrorist (skit)
7- Louder Than A Bomb
8- Caught, Can I Get A Witness ?
9- Show ‘Em Whatcha Got (instru)
10- She Watches Channel Zero ?!
11- Night Of The Living Baseheads
12- Black Steel In The Hour Of Chaos
13- Security Of The First World (skit)
14- Rebel Without A Pause (co-prod. Terminator X)
15- Prophets Of Rage
16- Party For Your Right To Fight
17- Prophets Of Rage
Public Enemy fait partie de ceux qui ont apporté une nouvelle dimension au hip hop et ce deuxième opus est, pour beaucoup, leur pièce maîtresse, tant d’un point de vue musical que thématique.
Si ce disque est un classique du groupe de Long Island c’est en partie parce que le personnel à l’œuvre est celui qui a marqué son histoire. Au micro on retrouve Chuck D, ancien animateur radio à la verve communicative reconverti en éducateur des masses, et Flavor Flav, bouffon hystérique à la voix nasillarde allégeant l’attitude monolithique de son compère. Le duo montre les différents visages, allant jusqu’à la caricature, de l’afro-américain vu par l’Amérique profonde, entre le pitre (exploité par le Hollywood de l’album « Fear of a Black Planet ») cyniquement lucide, le toxico irrécupérable et l’orateur politisé et inflexible. Continuer la lecture de Public Enemy – It Takes A Nation Of Millions…[1988]
LEXIQUE
B-BOYS/FLY GIRLS : Se dit dans les premiers temps du hip hop de ceux qui pratiquent le breakdance. Par la suite, terme qui qualifie tous ceux qui sont affiliés de près ou de loin à l’un des quatre piliers du hip hop, que ce soit par une pratique artistique réelle, ou plus simplement par leurs goûts musicaux, leur style vestimentaire et leur mode de vie.
BEAT/INSTRU/PROD : Assise rythmique d’un morceau, réalisée à partir d’une boîte à rythme, d’un sampler ou d’un batterie live. Par extension désigne l’arrangement musical d’un morceau, samples compris.
CREW/POSSE/GANG : La bande de potes, moitié artistes moitié voyous (ou montrés comme tels), qui entoure immanquablement chaque rappeur, le dernier terme n’ayant pas toujours une connotation criminelle dans le rap.
DJ : Pour Disc Jockey. Celui qui manipule les platines, dans un exercice de mix en solo (popularisé par le mouvement disco) ou en soutien musical des rappeurs. Au fil des expérimentations musicales et des innovations techniques, le DJ, au départ simple pousse-disque dans les radios, est devenu un musicien à part entière, notamment grâce à la scène électro et le développement du turntablism.
FLOW : Le débit et le style que donne un rappeur à sa façon de déclamer ses textes, sorte de musicalité de la mise en mots. Il varie de la touche ragga (KRS-One, Das Efx et leur «diggeddy style», Da Bush Babees), à un style Old School modernisé (The Pharcyde, Jurassic 5, Ugly Duckling) en passant par une énergie urbaine vindicative (Mobb Deep, Onyx), décalée (Antipop Consortium, Sole), martiale (Public Enemy, Gangstarr, Rakim) ou plus relax (Snoop, Digable Planets) et funky (Ice Cube, Paris).
HIP HOP : Mouvement culturel créé à New York à la fin des années 70. Comporte quatre disciplines : le breakdance, le graffitti, le Djing et le MCing. L’addition de ces deux dernières donne naissance au rap. Au départ le hip hop est lié à la fête (même si certains considèrent la verve revendicative des Last Poets comme un des prémices du rap). Les premières « block parties » (fêtes de quartier) sont organisées dans le South Bronx par DJ Kool Herc, ramenant de sa Jamaïque natale le principe du sound-system (camionette transformée en diffuseur musical parcourant l’île pour faire danser le public). Les platines sont branchées en douce sur le circuit électrique municipal et diffusent des morceaux Funk ou Disco dont les breaks de batterie sont mixés en continu (le même disque sur deux platines différentes). Au départ cette simple ligne rythmique portait de simples harangues à la foule, il permet ensuite petit à petit à de véritables textes de se développer et donnera naissance au rap. Ces réunions drainent toute une culture portée par des artistes amateurs qui participent ainsi à l’animation, voire la réhabilitation, de quartiers défavorisés. Par la suite, la Zulu Nation, fondée par Afrika Bambaataa, un ancien chef de gang devenu DJ et éducateur, organise ce mouvement en passe d’être récupéré par l’industrie du divertissement et le monde de l’art. Il en fait une vraie philosophie de vie (dont le credo est « Peace, Love, Unity & Having Fun ») destinée à donner des repères stables aux jeunes et à les sortir de l’univers des gangs par une activité créative et constructive. Les débuts du rap en France dans les 80’s se feront par l’intermédiaire de rassemblements semblables sur le terrain vague de La Chapelle (Paris) notamment. De nos jours, cet aspect communautaire à l’émulation pacifique est souvent oublié, ou tout simplement inconnu, des rappeurs mainstream et de leurs auditeurs, éblouis par le matérialisme du rap devenu une industrie florissante.
LYRICS/RIMES : Discours déclamé par le rappeur pouvant être le produit d’un freestyle (improvisation). Le talent d’écriture et la pertinence des propos, sublimés par le « flow » propre à chaque rappeur, est indissociable d’une certaine reconnaissance de la communauté hip hop.
MC : Pour Master of Ceremony. Dans les « block parties » originelles, le MC, exhortant simplement le public à s’agiter, n’était qu’un faire-valoir du DJ dont seule la sélection pointue de titres populaires faisait se déplacer le public. Par la suite, les MC’s ont élaboré des discours plus réfléchis pour prendre le devant de la scène et pousser le DJ dans l’ombre de la création musicale ou de l’habillage sonore en live.
BEATMAKER/PRODUCTEUR : Dans le rap, le producteur n’est pas celui qui finance le projet artistique (comme dans le cinéma par exemple), même s’il peut aussi avoir cette casquette. Il est surtout celui qui réalise la partie instrumentale sur laquelle s’expriment les rappeurs. Le beatmaker est en quelque sorte le compositeur et le MC le parolier.
SAMPLE : Echantillon en anglais. Ensemble des sons qui accompagnent le beat. Réalisés à l’aide d’un sampler ou d’instruments live. Chaque producteur et chaque époque du rap ont leurs catégories de sons favoris. Les pionniers s’inspiraient beaucoup de funk électro et de disco tandis que le rap dit classique, (fin des 80’s jusqu’au le milieu des 90’s) utilise beaucoup la soul des 60’s-70’s et le Jazz (notamment les cuivres et les lignes de basse). Le gangsta rap quant à lui à surexploité le catalogue de Georges Clinton (Parliament, Funkadelic) et le funk en général. Aujourd’hui, et en partie parce que chaque portion musicale empruntée doit être déclarée et donc payée, beaucoup d’artistes rap ne samplent pratiquement plus (ou alors en triturant les sons pour les rendre méconnaissables) et composent eux-mêmes.
UNDERGROUND : N’est pas l’apanage du rap car peut se dire de tout mouvement culturel tentant de garder son indépendance, et donc une certaine légitimité, vis-à-vis du système médiatique du divertissement. Le rap se divise ainsi en deux camps ayant des visions tout à fait différentes mais pas incompatibles : les artistes commerciaux (mainstream) proposant une musique à l’immédiateté parfois bienvenue et facilement consommable par le grand public, tandis que les autres (underground), plus radicaux, évitent tout compromis pour s’enfermer dans des expérimentations stériles. L’attitude underground est souvent un gage de qualité mais peut aussi devenir une posture dont l’intransigeance amène parfois à rester dans des sentiers musicaux aussi convenus que ceux des artistes « pop » tant décriés. L’alliance des deux attitudes serait idéale mais reste à ce jour rarement viable…